Numérique: qui paiera la facture de la fracture ?
Posté par nimaji.fr le 27/02/2015 @ 22h28
À l'occasion de la récente publication du palmarès 2015 du label « villes internet », dont l'appelation évolue pour « Territoires, villes et villages Internet », voici un petit retour depuis 2013 au travers de trois articles publiés sur zdnet sur la situation du numérique au sein des collectivités locales.
Le label « villes internet » c'est l'équivalent du label bien connu « villes et villages fleuris » mais pour le numérique. Créé en 1999 et décerné aux collectivités locales qui mettent en oeuvre une politique publique numérique locale, bien qu'à mon avis ce label soit insuffisant il sert d'indicateur de l'implication des collectivités dans le monde numérique.
En 2013, malgré un bond dans les attributions du label, force était de constater que seule une petite minorité des collectivités locales s'impliquent dans le numérique. Parmi les attentes on peut citer une communication bidirectionnelle au lieu d'un simple journal municipal en ligne, des accès internet gratuits, des consultations des citoyens par voie électroniques, des cartes interactives et tous ces usages auxquels l'internaute citoyen s'est habitué au cours des 10 dernières années.
En 2014, force est de constater que la fracture numérique entre citoyens et collectivités est bien installée et qu'elle s'agrandit. En dix ans les citoyens sont devenus des internautes, passant de 12 millions en 2001 à plus de 40 millions en 2013, tandis les collectivités sont déconnectées de la réalité d'internet. Le nombre de collectivités dotées du label « villes internet » n'a que peu évolué depuis 2004, et celles qui sont labéllisées stagnent ou auraient dû régresser. Les labels arborant 4@ et 5@, les seuls indiquant une implication notable dans le numérique, couvrent moins de 6% de la population. Tandis que les citoyens ont adopté massivement le numérique, pour la très grande majorité des élus le numérique n'est malheureusement toujours pas à l'ordre du jour.
En 2015, c'est une autre fracture numérique qui est mise en avant, celle-ci concerne les collectivités avec d'un côté une minorité passée au numérique avec succès depuis un certain temps et qui ne cesse de s'améliorer et de l'autre l'écrasante majorité des retardataires qui n'ont pas encore franchi le pas, ainsi que celles dont l'effort n'est pas à la hauteur des attentes.
Alors que les critères d'obtention des 4@ et 5@ augmentent (promotion des usages d'internet, facilitation des échanges entre citoyens et d'interpellation entre élus et citoyens, promotion du logiciel libre, lutte contre la fracture numérique,...), les meilleurs vont bien au delà, creusant d'autant plus l'écart avec les retardataire. Le numérique est sans conteste une nécéssité pour l'attractivité ou à défaut la survie des territoires, ce qui se traduit par l'appartion d'un nouveau vecteur de mobilisation en faveur du numérique: la peur de disparaître.
Ces fractures ne vont pas se résorber toutes seules et plus le temps passe plus l'addition va être salée. Alors que l'état investit 20 milliards d'euros dans le plan France très haut débit qui va déterminer le futur numérique du pays, doit on s'inquiéter que l'on fasse reposer la réussite du projet sur des élus qui maintiennent leurs territoires à l'état de désert numérique ou qui gaspillent l'argent public dans des délégations de service publique et réseaux d'initiative publique, qui comme nous l'explique Benjamin Bayart dans la conférence Fibre Optique : comment ruiner une bonne idée..., relèvent de la subvention déguisée aux gros opérateurs nationaux et sont autant d'obstacles au développement numérique des territoires ?
Pour moi, il est clair que si nous citoyens ne faisont rien alors rien ne changera et c'est notre rôle de citoyens d'interpeller nos élus pour les pousser à agir, à engager la collectivité dans le numérique et à défendre un aménagement du territoire qui favorise le développement local à l'image du 'schéma directeur de l'aménagement numérique porté par Ardèche Drôme Numérique qui évite les écueils de celui qui est actuellement proposé pour les Pyrénées Atlantiques.
source: zdnet.fr
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