Mon premier souvenir du Tour de France!
Posté par un ancien adhérent le 15/07/2012 @ 23h15
1934, René VIETTO passe le col d'Aubisque en tête. A la maison "Bellevue" il devient le chouchou, la vedette préférée de la famille ROSE car on pratique le vélo et on en parle beaucoup. Papa a fait des courses comme amateur à Paris dans sa jeunesse. Malheureusement, 1939,c'est le dernier Tour, la guerre mondiale.1947,le tour repart. J'avais alors 14 ans. Je sais que la plus longue et très difficile étape arrive à Pau à la place de Verdun.Vietto sera là.Malgré la grande inquiétude de Maman, j'emprunte le vélo bleu de ma soeur et me voilà, sans dérailleur,parti très tôt vers Pau depuis Sallespisse, via Orthez, Artix, Lons, et arrivée à midi.Quel bonheur, la ligne d'arrivée est là, je m'y installe aussitôt, tout à fait en face contre la balustrade en plein soleil. J'attends, j'attends avec patience, un chapeau-journal pour me protéger.C'est la mytique étape Luchon-Pau avec quatre cols: Peyresourde, Aspin, Tourmalet, Soulor-Aubisque.Le breton ROBIC harnaché de son boyau de rechange sur les épaules et portant ses deux bidons métalliques accrochés au guidon passe les quatre cols en tête et arrive à Verdun avec 21 minutes d'avance.Pour ma joie, mon champion, rené Vietto règle le peloton et finit second.Brambilla vainqueur du contre la montre devait remporter le tour 1947 mais Robic, en le lâchant dans la dernière étape, le remportera entrant dans la légende pour son exploit dans Luchon-Pau.
Au retour la catastrophe! Mon vélo accuse un bris de chaîne à Lons.Que faire? Je fais signe et gentiment quatre hommes en camion s'arrêtent . Eux aussi viennent de Verdun et découvrent un jeune cycliste en panne.Le vélo rassemble les hommes , c'est l'école de l'effort solitaire mais surtout l'école de la solidarité, de l'entraide.Ils essaient de réparer. Mais voilà, après avoir enlevé un, puis deux maillons la chaîne est trop courte.Alors, après quelques palabres, hop! René et le vélo dans la benne et roule, roule, jusqu'à ORTHEZ.Jusqu'à Sallespisse descente en roue libre dans les descentes, fin des montées à pied puis raccourci menant directement à "Bellevue".La nuit se prépare à tomber, aussi maman très angoissée est rassurée lorsque j'apparais sous le noyer du coin du jardin.
Malgré ma mésaventure et ma grande peur en me voyant seul, à pied, sur ce long retour, quel souvenir immémorable! Je revois toujours le petit Robic surgir au bout du boulevard Barbanègre et René vietto, d'un coup de reins, régler le peloton sur la ligne blanche à quelques mètres de moi. Cela fait 65 ans et pourtant le souvenir est intact. C'était ma première arrivée du Tour de France!15 juillet 2012. René ROSE.
|
commentaire de ROSE le 16/07/2012 @ 14h09
Quel beau témoignage!J'ai assisté à l'étape contre la montre Vannes-St-Brieuc gagnée par Impanis. Vietto perdait le maillot jaune au profit de Brambilla et Robic se rapprochait du premier du classement général.Inutile de dire quelle ambiance règnait à St-Brieuc autour de celui qui avait porté le maillot jaune pendant 15 étapes et ne terminera que cinquième!
commentaire de Lahellec le 26/08/2012 @ 13h19
Merci Mr LAHELLEC pour vos précisions quant aux circonstances de la victoire ultime de ROBIC. J'aurais dù relire 1947 sur les trois volumes exceptionnels de l'Equipe pour le 100 ème anniversaire.Bien sportivement.
commentaire de René ROSE le 02/09/2012 @ 19h28
Bonjour tonton Quelle belle histoire. Quand on me demande comment je suis arrivé dans le cyclisme : je réponds : c'est dans les gènes de la famille : ton mot a est la preuve. Je fais le faire lire à mes jeunes cyclistes une persévérence et un amour un vélo admirables. Papa était aussi admirateur de Vietto jusqu'à appeler son chien du même nom. Quel beau souvenir Bisous à toi et yvette.
commentaire de Bernadette le 14/09/2012 @ 12h18